"40èmes Rougissants"
” Etre étranger, c’est toujours un métier”. Le titre éponyme ”40èmes Rougissants” débute ce nouvel EP sur fond de rythme doux et saccadé. Cap sur de nouvelles amours, en rougissant de timidité mais en y allant coûte que coûte, même en étant un ”marin d’eau douce”. En ligne de mire, les îles et les Cap Horn d’une décennie que l’on désire loin de la ”quarantaine”. ”Claudes”, au pluriel, évoque Maurane et Nougaro plongés dans un ciel bleu Klein, parlant de blues, de solo de Baker et de ”Davis Miles”. Guitare chaloupée et chant épuré pour une ballade débutant sur un ”roof top mouillé” à décompter les années. Peindre des ”montagnes russes à plat” sous l’oeil d’un ”vieux Picasso au mur”, voilà le thème d ‘”Original”. Un titre aux arrangements résolument pop folk, dans lequel le chanteur martèle ne pas être « plus original qu’une copie ». Pied de nez ? ”Partir tout droit dans le décor”, sans attache, en van, vers une vie rêvée, telle est l’envie déclinée dans ”La vie en van”, avec pour cadre musical un léger balancement latin. Nouveaux espaces, ”paroles en l’air, plage amarrée”, le ”déplacement de soi” en vaut toujours la peine.
"Indécis heureux"
Guitares, piano, programmations, voix, choeurs : Boloc
Basse, cor, trompette, programmations : JP Soulès
Batterie : PR / Boloc
Violoncelle : Nathalie Ouradou
Violon : Asim Delibegovic
Mixages : Michel Vergine
Graphisme et photos : @lizzy décibel
Paroles, musiques et arrangements de Jérôme Boloch
sauf "Martin Luther Qui ?", "Si ça me chante" et "Dora Maar" paroles de Marc Estève et "Et léger" paroles et musique de Jean-François Delfour, Marc Estève et Jérôme Boloch.
Dans cet album, Boloc se promène entre une chanson aux accents du monde et une pop française assumée.
Marc Estève (auteur de Maurane, Bernard Lavilliers, Art Mengo...) signe trois titres (“Martin Luther Qui ?”, “Si ça me chante”, “Dora Maar”) et en coécrit un (“Et léger”) avec JF Delfour (le compositeur de “Caroline” de MC Solaar...) et Boloc.
“Etre étranger, c’est un métier !“ L’album s’ouvre sans visa sur de nombreux visages croisés dans “Ici, je suis toujours ailleurs”, une plongée sensible dans une enfance entre France et Afrique, avec pour cadre un léger balancement sud-américain, et en contrepoint de la voix, un cor d’harmonie. Bienvenue dans un Cameroun en feu. Puis un reggae déboussolé, “Martin Luther Qui ?” invoque les grandes figures du siècle passé, Martin Luther bien sûr mais aussi Lennon et Rosa Parks, en se demandant si la mémoire ne tend pas à nous faire défaut face à la violence ordinaire de l’époque. “Tu te tais” revient sur la difficulté de communiquer dans un couple (“J’aimerais tant, même à mi voix que tu me slames la Traviatta, mais de ta bouche pire qu’Alcatraz ne sort jamais aucune phrase”). Sur fond de machines et de rythmes électroniques qui s’emballent, “La folie rousse” évoque l’admiration et l’influence des aînés (“Quand j’héberge à la cool Chopin, Brubeck, quand Glenn et Gould déroulent leurs dix doigts, cul sec !”). Le titre éponyme “Indécis heureux”, guitare chaloupée - frottement de peau, souligne, à pas feutrés, la fonte des glaces (“Bien dégagés, sur les côtes et, je te fais pas l’Arctique mais je pourrais...”).
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